La COP28 engage pour la première fois le monde dans la sortie des combustibles fossiles

Au terme de 2 semaines de négociations, dont les dernières 48h de dialogues de haut-niveau, un accord sur « l’état des lieux » de la mise en œuvre de l’accord de Paris, appelé Global StockTake, est obtenu. C’est une étape importante. Sa principale vertu est d’engager pour la première fois le monde dans la sortie des combustibles fossiles. C’est objectivement une victoire autour d’un point terriblement sensible. Cette décision renforce aussi les dispositions du Green deal européen et bien sûr, les combats que mènent les écologistes depuis plus de vingt ans. Néanmoins, il subsiste encore dans cet accord des ambigüités et surtout l’absence de trajectoire précise pour nous conduire vers la sortie des combustibles fossiles.

Un autre motif de satisfaction de l’accord conclu ce matin est l’impulsion donnée au développement des énergies renouvelables, avec un triplement des capacités de production d’ici 2030. C’est aussi un acte sans précédent à l’échelle mondiale.

Pour Philippe Henry, « L’accord conclu à Dubaï, s’il renforce l’impulsion vers la sortie du pétrole, met surtout l’accent sur les pistes technologiques. Je suis convaincu que les extraordinaires avancées des techniques de limitation des émissions sont une partie de la solution mais elles ne seront pas le miracle qui permettrait de viser au statu quo sur tout le reste ; elles doivent être au service des changements collectifs des comportements pour réduire notre dépendance vers davantage de sobriété. Cette dimension, nous devons la porter tous dans nos pays et nos régions, comme c’est le cas notamment dans le Plan Air Climat Energie de la Wallonie et ses actions entreprises durant la législature. »

Il est temps maintenant de préparer les nouvelles étapes. Elles consistent notamment à combler les aspects qui n’ont pas été solutionnés à la hauteur des attentes durant cette COP28. C’est particulièrement flagrant sur le plan de l’atténuation à moyen terme. Ici, la réponse n’est pas à la hauteur de l’urgence. Il n’y a pas d’objectif mondial revu à la hausse d’ici 2030. C’est regrettable. C’est aussi le cas de la dimension adaptation, qui apparaît ici comme un parent pauvre de la négociation.

Les avancées ne sont pas encore suffisantes vu les résistances qui subsistent malgré l’urgence mais la COP28 apporte néanmoins des résultats qu’il serait contreproductif de négliger. Plus que jamais, les réponses face au dérèglement climatique seront solidaires ou ne seront pas.

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