La Belgique et les Pays-Bas signent un accord bilatéral pour le transport transfrontalier et le stockage permanent de CO2

Le gouvernement fédéral belge, la Région flamande, la Région wallonne et le gouvernement néerlandais ont signé aujourd'hui un Memorandum of Understanding entre la Belgique et les Pays-Bas pour le transport et le stockage de CO2 dans le cadre du protocole de Londres.

Le captage et le stockage du carbone (CSC) est une technologie de pointe qui vise à capter, transporter et stocker le dioxyde de carbone (CO2) provenant des processus industriels et des centrales électriques utilisant des combustibles fossiles. Le processus commence par la capture des émissions de CO 2-après quoi il est transporté en toute sécurité vers des sites de stockage appropriés, tels que des formations souterraines profondes ou des gisements de pétrole ou de gaz vides. Là, le CO 2 est stocké de manière permanente, ce qui l'empêche de pénétrer dans l'atmosphère et de contribuer à l'effet de serre.

Le potentiel du CSC est énorme. Lorsque des émissions de gaz à effet de serre ne peuvent être évitées, cette technologie à la capacité de réduire drastiquement les émissions de CO2-provenant de sources industrielles majeures et d’aider à atteindre les objectifs ambitieux de l'Accord de Paris. À cet égard, le CSC peut jouer un rôle essentiel dans la réalisation de la neutralité climatique et la réduction du réchauffement de la planète.

En outre, le CSC présente également des avantages économiques. Il stimule la croissance de l'industrie des technologies propres et crée de nouveaux emplois dans des secteurs tels que l'ingénierie, les infrastructures et la recherche et le développement. Il encourage également l'innovation et le développement de nouvelles technologies qui accélèrent la transition vers une économie à faibles émissions de carbone.

Champs pétroliers et gaziers épuisés potentiels aux Pays-Bas

Les Pays-Bas et la Belgique sont depuis longtemps des partenaires économiques très importants l'un pour l'autre. Suite à la transition énergétique, et plus particulièrement aux objectifs climatiques européens et nationaux, ce partenariat conserve toute son importance. Il est certain que le CSC jouera un rôle important dans la réalisation des objectifs climatiques. De nombreuses entreprises belges et néerlandaises sont donc très intéressées par cette technologie et prêtes à investir dans le CSC. 

Une possibilité de stocker ce CO2 est d’utiliser les gisements de gaz vides situés en mer du Nord. De tels champs gaziers vides se trouvent également dans la partie néerlandaise de la mer du Nord. 

Le transport transfrontalier de CO2 est facilité par le protocole de Londres au moyen d'un Memorandum of Understanding. Ces accords bilatéraux définissent les conditions qui doivent être remplies pour permettre ce transport et désignent également les autorités nationales chargées de délivrer préalablement les autorisations nécessaires au transport. 

La Belgique a déjà conclu un Memorandum of Understanding comparable avec le Danemark en septembre 2022. En outre, dans le cadre du North Sea Summit, la Belgique a convenu avec la Norvège d'avancer sur un accord bilatéral sur le transport et le stockage transfrontaliers.

Accord entre la Belgique et les Pays-Bas 

Le ministre belge de la Mer du Nord, Vincent Van Quickenborne, la ministre flamande de l'Environnement et de l'Énergie, Zuhal Demir, le ministre wallon du Climat et de l'Énergie, Philippe Henry, et la ministre néerlandaise des Affaires économiques et du Climat, Micky Adriaansens, ont donc signé aujourd'hui à Anvers un Memorandum of Understanding sur les modalités pratiques du transport et du stockage de CO2 (CSC) entre la Belgique et les Pays-Bas.

Cette signature s'inscrit dans le cadre plus large de la visite d'État néerlandaise en Belgique.

Vincent Van Quickenborne, ministre de la Mer du Nord : « Développer de nouvelles méthodes pour réduire les émissions de CO 2 est crucial pour l'avenir de notre planète. Il s'agit d'une technologie climatique prometteuse. Dans ce cadre, la mer peut jouer un rôle essentiel. Non seulement elle a toujours joué un rôle majeur dans la régulation de notre climat, mais elle offre également des possibilités de captage et de stockage du carbone. En septembre, nous avons conclu un accord avec le Danemark. Aujourd'hui, nous franchissons une nouvelle étape importante avec notre pays voisin pour capturer le CO2 qui sera stocké dans les champs pétroliers et gaziers néerlandais vides. »

Zuhal Demir, ministre flamande de l'Environnement et de l'Énergie : « La capture, le stockage et la réutilisation de CO2 joueront un rôle important dans l'avenir de la Flandre, parallèlement à la poursuite de notre politique forte en matière d'énergies renouvelables et aux mesures réfléchies en matière d'efficacité énergétique. Plusieurs entreprises flamandes misent déjà maintenant sur le déploiement d’une collaboration internationale sur l'utilisation et le stockage de carbone (CCUS) afin de réduire leur empreinte. Cette nouvelle coopération étroite soutient et stimule ces développements. »

Philippe Henry, ministre wallon du Climat et de l'Énergie : « De plus en plus, la capture et le stockage permanent du CO2 constitueront la clé de la résilience de nos entreprises lorsque celles-ci, malgré tous leurs efforts, ne pourront réduire davantage leurs émissions de gaz à effet de serre. Je me réjouis donc de la signature de cet accord avec les Pays-Bas qui pose les fondations d’une nouvelle dynamique entre nos deux pays dans le domaine de la lutte contre les changements climatiques. Il contribue à l’éclosion d’un secteur tout entier, dédié à nous seconder dans nos efforts pour atteindre nos objectifs climatiques. »

Micky Adriaansens, ministre néerlandaise des Affaires économiques et du Climat : « Le transport et le stockage de CO2 n'est pas une fin en soi. C’est une des manières permettant d’assurer la durabilité de notre industrie et de contribuer à réduire le CO2. C'est important pour les objectifs climatiques et pour l'économie. Les pôles industriels situés à Anvers et à Rotterdam, par exemple, ont une grande valeur économique et jouissent d’une bonne réputation. En investissant dans l'industrie propre, nous pouvons rester des leaders au niveau mondial. Et dans ce domaine, j’en assurerai volontiers la régie aux côtés de la Belgique. Ainsi, le marché transfrontalier du transport et du stockage de CO2 sera opérationnel, grâce à quoi nous restons attractifs pour les entreprises et ces dernières pourront assurer la transition du gris au vert. »

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