Des entreprises vont pouvoir partager leur énergie dans des zonings pour réduire leurs coûts

Le coût de l’énergie, et en particulier de l’électricité, pèse fortement sur les dépenses des entreprises wallonnes et notamment des PME et TPE alimentées par le réseau basse tension. Par ailleurs, le cadre légal régulant le marché de l’électricité a évolué et permet désormais le partage d’énergie, sous la forme des communautés d’énergie renouvelable (CER).

Gouvernement de Wallonie a approuvé, sur proposition du ministre de l’Energie et du Climat Philippe Henry, les modalités de mise en œuvre de la 3e phase du projet ZELDA (Zonings à Energie Locale et Durable) visant la création de 30 CER pérennes dans 30 parcs d’activité économique (PAE). Les enseignements tirés de ce projet pourront ensuite être réutilisés au profit d’autres projets en parcs d’activités économiques ainsi que dans le monde académique.

Cette 3e phase du projet ZELDA (ZELDA³) cible des entreprises consommatrices du réseau basse tension et volontaires à participer à la dynamique dans 30 PAE présélectionnés. Elles bénéficieront pour ce faire d’un accompagnement économique, sociologique et scientifique.

L’objectif est avant tout de valoriser les productions locales d’énergie pour minimiser les pertes d’énergie au sein du réseau de distribution et de transport à l’échelle du territoire wallon.

Philippe Henry : « Ce projet montre que les acteurs de terrain sont fort actifs et qu’ils n’ont pas attendu que le cadre légal soit prêt. Nous nous en réjouissons, car une telle dynamique met du temps à s’installer. Le projet ZELDA contribue à mettre en place, pour les entreprises, des conditions propices aux communautés d’énergie au sein de parcs d’activité économique. L’intégration de toutes les Agences de développement territorial dans la démarche permet une couverture régionale cohérente et constitue un relais précieux vers les entreprises wallonnes. »

Né en 2018 sous l’impulsion des Agences de développement territorial ou ADT (à savoir : BEP, IDEA, IDELUX, IDETA, IEG, IGRETEC, InBW et SPI), le projet ZELDA est réalisé avec l’aide de l’UMons pour l’aspect scientifique et des gestionnaires de réseau de distribution (GRD) ORES et RESA pour les aspects techniques.

La volonté des ADT est de promouvoir des communautés d’énergie inclusives qui puissent regrouper toutes les entreprises installées en PAE, quel que soit le niveau de tension à laquelle elles sont connectées au réseau de distribution public exploité par le GRD.

Dans un premier temps, une étude de faisabilité a permis de caractériser le potentiel de déploiement d’une CER pour 56 parcs PAE wallons, dont 30 ont été retenus dans le cadre du projet. Une simulation a été réalisée (à partir des données de consommations réelles de +/- 115 entreprises) pour quantifier les bénéfices économiques potentiels d’une telle démarche pour l’ensemble des parties prenantes (entreprises, ADT, GRD, société).
Les principaux enseignements tirés de cette étude et de cette simulation ont été diffusés auprès des entreprises wallonnes.

Au total, 30 communautés d’énergie ont été théoriquement simulées pour vérifier leur adéquation avec le nouveau cadre législatif wallon en la matière. Elles se répartissent comme suit :

ADT

Nb de CER

Liste des PAE

BEP

4

Achêne, Crealys, Fernelmont, Gembloux Sauvenière

IDEA

3

Seneffe-Manage, Soignies, Garocentre

IDELUX

4

Libramont Recogne, Arlon Weyler, Bastogne 1, Marche-Aye (Novalis)

IDETA

5

Polaris, Orientis, Leuze-Europe, Tournai Ouest, Prime-CER (Ath)

IEG

1

Mouscron Portemont

IGRETEC

5

Fleurus-Farciennes, Fleurus-Heppignies, Parc scientifique et technologique de l’Aéropole, Charleroi Jumet, parc logistique de Courcelles

InBW

3

Parc scientifique de Louvain-La-Neuve, Nivelles-Nord (Porte de l’Europe), Nivelles-Sud extension

SPI

5

Hauts-Sarts, Villers-le-Bouillet, LIEGE science park, Les Plénesses, Saint-Vith 2



Durant cette 3e phase du projet, ces 30 CER vont effectivement être mises en place. Pour cela, 450 entreprises vont pouvoir confirmer leur intérêt et fournir leurs données. Des compteurs communicants seront installés dans les entreprises participantes qui n’en sont pas encore équipées.

Il est par ailleurs prévu de développer :

  • un outil de simulation intégrant des profils d’entreprises alimentés en basse tension ;
  • un outil de dimensionnement des communautés d’énergie renouvelable et des infrastructures liées (au travers du croisement de profils de production, de consommation, et éventuellement d’autres données) afin d’envisager les énergies renouvelables à mobiliser, le stockage éventuel à installer et de mettre en évidence le lien avec la mobilité verte (CNG et Hydrogène…). L’outil devra également permettre une modélisation de l’incertitude liée à la production d’origine renouvelable, soumise aux aléas météorologiques, et au comportement des consommateurs.

Cette dynamique est bénéfique pour tous car elle permet une réduction des émissions de CO2 des entreprises, mais aussi de leur facture finale d’électricité, une meilleure intégration des nouvelles unités de production d’électricité verte sur le réseau de distribution et le maintien de ce dernier comme élément central de la relation entre les productions décentralisées d’énergie renouvelable et les clients.

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