Adoption du Plan Air Climat Energie 2030

Sur proposition du ministre du Climat, Philippe Henry, le Gouvernement de Wallonie a confirmé, ce vendredi, en 2ᵉ lecture, son plan d’actions pour lutter contre les dérèglements climatiques, le « Plan Air Climat Energie » (PACE 2030) qui l’engage à réduire de 55% les émissions de gaz à effet de serre, à doubler les énergies renouvelables d’ici à 2030, à améliorer la qualité de l’air et réduire la précarité énergétique. Les mesures comprises dans ce plan seront assorties de mesures d’accompagnement et de soutien financier envers les publics les plus précarisés.

Pour le Ministre du Climat, Philippe Henry: “Au lendemain de la publication de la synthèse de neuf années de travaux du GIEC sur le climat, la Wallonie lance son plan de bataille, afin d’assurer un futur vivable pour tous, comme en appelle le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. A travers ce plan, le Gouvernement Wallon protège donc les ménages et les entreprises pour une transition énergétique choisie et non subie, grâce à l’établissement de calendriers et d’une feuille de route claire”.

Pour rappel, un accord avait été conclu, en 1ère lecture, en décembre 2022 et le Gouvernement avait ensuite soumis le texte à consultation. Une trentaine d’acteurs très diversifiés ont remis un avis (UVCW, UWE, RWADE, CESE, CWEHF, GRACQ, Canopea, Edora, CSC-FGTB, Embuild, etc.).

Les réactions collectées ont ainsi  permis de compléter ou d’adapter les actions prévues en tenant compte des réalités du terrain, tout en confirmant les orientations générales et les ambitions du plan. Ces avis ont également permis de renforcer l’attention à la transition juste et à l’égalité entre les genres dans l’action climatique de la Wallonie.

Un grand nombre d’initiatives et de politiques climatiques ambitieuses sont déjà sur les rails depuis le début de cette législature (investissements conséquents pour les vélos et les bus, développements des mobipôles, augmentation des primes à la rénovation, création des communautés d’énergie, etc.). Avec le PACE 2030, le gouvernement confirme et intensifie encore ses efforts en les inscrivant dans la durée.

Pour Céline Tellier, Ministre de l’Environnement : « En complément des mesures visant à réduire nos émissions de GES, il était également crucial de se donner des objectifs ambitieux pour réduire les pollutions atmosphériques et améliorer la qualité de l’air, qui constitue un véritable enjeu de santé publique. À cet effet, la Wallonie visera au respect des nouvelles recommandations de l’OMS à l’horizon 2050, avec des jalons intermédiaires pour 2030 et 2040. Le PACE 2030 prévoit ainsi les actions nécessaires pour y parvenir, que ce soit en matière de surveillance de la qualité de l'air, de chauffage, d’industrie, d’agriculture ou de mobilité. »

Un des axes d’action majeur du plan est celui de l’amélioration de la performance énergétique des bâtiments par leur rénovation et le passage d’énergies fossiles aux énergies renouvelables. 

En améliorant l’efficacité énergétique des bâtiments, les émissions des gaz à effet de serre diminuent et les bénéfices sont nombreux: diminution des factures énergétiques des ménages, entreprises et entités publiques, amélioration de la santé, du confort et du bien-être, etc.

Pour ce faire le Gouvernement wallon donne de la prévisibilité aux ménages et au secteur en prévoyant un calendrier d’obligations progressives de rénovation des biens résidentiels:

  • Pour les biens mis en location pour la première fois par leur propriétaire, ils devront être minimum de label F en 2025, de label E en 2028, D en 2031, etc.
  • Pour les biens qui sont déjà en location, l’obligation interviendra au moment du changement de locataire, également tous les 3 ans mais à partir de 2027 (label F minimum)
  • En cas de changement de propriété, les nouveaux propriétaires auront 5 ans pour atteindre un niveau minimal de performance énergétique : label D à partir de 2026, label C à partir de 2031, etc.

Pour les ménages, la planification est assortie de mesures substantielles d’accompagnement. Il s’agit tant de soutien financier aux différents acteurs (ménages, entreprises, associations, pouvoirs publics…) que de mesures de sensibilisation, de communication et d’information différenciée selon les publics et les enjeux. Citons par exemple : prime à l’enlèvement des cuves de mazout pour faciliter le changement vers un système de chauffage renouvelable, renforcement des services de conseil en énergie pour les citoyens, accompagnement spécifique des ménages en situation de précarité via les acteurs relais de terrain

Cette planification, qui se développe également dans les régions et pays voisins, est demandée notamment par le secteur de la construction pour anticiper l’offre et booster les techniques adéquates.

Le PACE trace une feuille de route pour le secteur de la construction, visant à renforcer les capacités, créer des emplois durables, et continuer à travailler à la massification de la rénovation dans une dynamique participative avec les acteurs de terrain, notamment au travers de l’ACER (Alliance Climat Emploi Rénovation).

Ce nouveau plan est une opportunité pour notre région de créer des emplois de qualité et non-délocalisables. Avec les ministres de l’Economie et de l’Emploi, pour atteindre nos objectifs climatiques, nous allons donc également renforcer le développement de nouvelles formations et filières liées aux défis énergétiques en étroite collaboration avec les partenaires sociaux.  Des démarches seront notamment entreprises dès 2023 pour promouvoir de nouveaux emplois au sein du secteur de l’économie verte et circulaire, du recyclage, du numérique, des énergies renouvelables, de la rénovation des bâtiments, etc.

Ces actions cibleront les entreprises, des travailleurs, des chercheurs d’emploi. Une attention particulière sera accordée pour favoriser l’engagement des femmes et des jeunes. Il sera également question d’accompagner les entreprises plus vulnérables face à la transition bas carbone (absence ou insuffisance d’implémentation des technologies permettant de réduire les émissions de CO2).

Le PACE confirme les ambitions de la Wallonie avec un objectif de doublement de la production d’énergies renouvelables à 2030 et une série d’actions pour booster toutes les filières et les acteurs qui les portent. En corollaire, la Wallonie amorce résolument une sortie complète des énergies fossiles à l’horizon 2050 en planifiant des étapes successives de remplacement des chauffages au charbon et au mazout par des alternatives, et en stoppant tout subside public aux énergies fossiles:

  • Dans les bâtiments neufs : fin de l’installation d’appareils pour le chauffage et l’eau chaude sanitaire au mazout et au charbon à partir du 1e mars 2025
  • Pour les bâtiments existants, en cas de remplacement d’une ancienne installation, la date d’interdiction du mazout ou du charbon interviendra le 1e janvier 2026. Outre les primes au chauffage renouvelable déjà existantes et renforcées, une prime à l’enlèvement des cuves sera mise en place.
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